mercredi 13 juin 2012

Quand le désir et la planification s’entremêlent



Dans nos vies actuelles, nous arrivons bien difficilement à séparer le mot planification de vie de nos désirs de vie. En fait, dans une société ou le chronomètre est bien souvent en poche pour nous dicter nos allées et venues d’humains, il nous est très difficile d’ailleurs de juger ce que l’on désire réellement et concrètement au fond de soi et ce qui nous paraît bien selon notre groupe d’âge, le tourbillon qui nous entoure et l’excitation extérieure.

Dans ce grand mouvement dans lequel le monde nous transporte, le désir bien réel et concret au fond de soi peut souvent disparaître et laisser place à ce quotidien qui nous amène à planifier notre «supra vie».

Mais qui ne planifie pas? Il va sans dire qu’il s’agit tout à fait d’un processus normal. Mais ce qui devient problématique, c’est que cette planification de vie prend souvent des proportions si importantes qu’on délaisse notre soi véritable.

Le soi véritable, mais au fait qui est-il? C’est une question lorsqu’on s’y penche qui peut prendre des allures de monstre. Le monstre, c’est souvent la course du soi. Qui suis-je, que fais-je, ou vais-je? On intègre le concept de la performance à notre démarche du «je me suis retrouvé». On se paie des trips de voyage, on sort, on fait des choses que notre ego juge extraordinaire, on se planifie des vies exponentielles pour retrouver notre nous. Une course contre la montre, le temps que l'on juge souvent en notre défaveur. Mais est-ce la vraie façon de se retrouver? 

Être en action ne doit pas être vu comme un tort, mais remplir son agenda d’activités pour se retrouver n’est en aucun cas une façon de se reconnecter. J'ai d'ailleurs griffonné beaucoup trop d'agendas en spécial chez Jean Coutu. :)   

En fait, avant toute chose que l’on fait, avant tout élément que l’on intègre, chaque agissement et moment que l’on désire vivre, on doit être motivé par une démarche intérieure et non extérieure. Ce n’est pas l’urgence d’exister qui doit nous motiver, mais bien une démarche de se retrouver pour vivre des choses petites ou grandes qui doit nous motiver. Rendue là, la grandeur des choses n’a plus ou moins d’importance. Ça fait peut-être des photos Facebook, Instragram (name it) moins folles, mais rendu là «you don’t care».

Mais puiser au fond de soi n’a rien d’extraordinaire si on le regarde de l’extérieur. Ça n’a pas grand chose d’attrayant : c’est quand même long, ça se fait en solo et ça nous confronte à nos planifications de vie.

Parce que puiser au fond de soi, se reconnecter, ça fait bouger des choses, ça transforme, ça change notre regard sur le monde, sur le nous, sur nos intérêts que l’on jugeait parfois vraiment importants.    On peut se dire que ça fait un peu peur. 

Et c’est pourquoi on peut décider d’éviter ce genre de processus vraiment pas sexy. Parce que non, se reconnecter c’est plus ou moins «séduisant» au sens extérieur du terme. On va trouver en général un voyage à l’autre bout du monde beaucoup plus "charming" qu’une personne qui semble ne pas faire grand-chose dans l’action mais qui se développe de l’intérieur.

Alors avant de songer à votre prochain grand voyage à l’autre bout du monde pour vivre de grandes choses, pourquoi ne pas vous arrêtez deux secondes à vos motivations profondes. La destination sera peut-être totalement différente de ce que vous avez imaginé. Au fait, est-ce qu’il y aura une destination? Peut-être? Bon, je vous le souhaite quand même :)

Et n’est-ce pas ce qui est beau dans la vie, ne rien savoir, ne rien planifier, laisser parler notre nous véritable?