samedi 30 juin 2012

Être une single girl



Récemment, j’étais avec une brand new single girl comme moi, mais qui vit son trip de fille célibataire à fond la caisse. Moi, assise en indien sur une chaise de patio en train de parler de croissance personnelle (avec du vin pour alimenter le sérieux de la chose #not), je me disais intérieurement que ce serait peut-être pas une mauvaise idée de délaisser temporairement cet état qui risquerait de me faire louper mes "meilleurs moments" de filles célibataires comme on se l'imagine. J’étais heureuse de ma nouvelle attitude zen que j’avais fortement développée ces derniers mois, mais je me disais, à ce moment précis, que j’étais définitivement moins divertissante que ma single-consoeur

Et puis, je me suis rappelé mes années de célibat dans le début de la vingtaine, ou je courais les bars, les shows de musique et tout ce qui venait avec (you know). J’avais une vie vraiment trépidante, mais avais-je le goût d’être le centre d’attraction de nouveau avec mes histoires de fille célibataire?

Pour me pencher sur la question, j’ai momentanément laissé tomber mes livres avant de me coucher et je me suis précipitée dans les chips (bad) et la old school série Sex In The city pour reprendre l’état d’esprit de la fille célibataire qui veille tard pis qui cherche des réponses (et qui, par ricochet, mange ses émotions). 

Plusieurs sacs de chips plus tard (merci jogging et yoga pour équilibrer cette expérience ) et un bon bill chez Vidéotron grâce au canal 900, j’ai bien réfléchi à cet état d’esprit de la single girl. J’avais comme l’impression d’avoir manqué le bateau de mon nouveau statut. C’est moi, ou je ne le sens pas cet état d’esprit et ce, même si j’ai une vie active?

Dernièrement, j’ai commencé à vivre quelques situations qui m’ont fait réaliser qu’en tant que single girl, on a souvent des histoires à raconter. Parce qu’en règle général, les célibataires ont des vies trépidantes. On commence donc à leur demander, quand un temps suffisant après la rupture est passé, s’ils ont commencé à dater. Le: «ça va mieux?» est suivi de : «Tu t’es mis à dater un peu?». Moi qui autrefois s’énervais (positivement) avec ce genre d’histoires, ça me laisse maintenant perplexe. Ais-je vraiment besoin d’avoir pleins d’histoires croustillantes parce que je suis seule? Ce n'est pas tant dans le regard des autres,  mais la pression que je peux me donner en me ressassant cette question dans ma tête: «Est-ce que je suis assez active pour trouver la perle rare, ou à la rigueur le mec cool pour un summer-flirt?». 

Et puis, toujours dans ma «très sérieuse étude», j’ai aussi relevé dans la série cette espèce d’hymne aux filles célibataires du «je tombe toujours sur le mauvais». Ça permet de se déresponsabiliser et de rester dans l’espoir avec une sorte de fragilité à la fois mignonne, mais un peu tristounette. Ayant déjà beaucoup donné là-dedans, j’ai transformé mon optique de vie avec un «il faut arrêter de s'accrocher au mauvais et tu seras heureuse». Ça fait définitivement moins d’histoires croustillantes à vivre quand on ne jette pas son dévolu sur des histoires complexes et impossibles.

Constat
Après mon visionnement accéléré et ma p’tite réflexion entre deux bouchées (de trop) de chips, j’en suis juste venue à la conclusion qu'il faut être à l'aise avec son nouveau «statut de vie» sans pour autant chercher à y performer à tout prix.

Je pense qu’avant toute chose, il faut avoir une vie comblée, faire ce que l’on aime et être ce que l’on est, point barre. Je pense aussi qu’on doit tasser ce statut et ne pas y attacher une importance capitale. 

C’est certain que tu ne fais pas le même genre d’activités qu’en couple (t’es plus sur la go on s’entend), que tu désires effectivement que le mec avec qui ça va coller se présentera, mais si on se définit comme single girl d’emblée, on se met une pression qui n’avantage en rien notre bonheur. Et puis, les histoires croustillantes finiront par devenir éreintantes et plutôt dénudées d’intérêts. On jase.

Je suis moi, je n'ai personne pour le moment mais c’est tout. 
Le reste, ça viendra...quand ça viendra. 

La fille qui s’assit en indien sur des chaises de patio et qui prend définitivement un break de chips

mercredi 13 juin 2012

Quand le désir et la planification s’entremêlent



Dans nos vies actuelles, nous arrivons bien difficilement à séparer le mot planification de vie de nos désirs de vie. En fait, dans une société ou le chronomètre est bien souvent en poche pour nous dicter nos allées et venues d’humains, il nous est très difficile d’ailleurs de juger ce que l’on désire réellement et concrètement au fond de soi et ce qui nous paraît bien selon notre groupe d’âge, le tourbillon qui nous entoure et l’excitation extérieure.

Dans ce grand mouvement dans lequel le monde nous transporte, le désir bien réel et concret au fond de soi peut souvent disparaître et laisser place à ce quotidien qui nous amène à planifier notre «supra vie».

Mais qui ne planifie pas? Il va sans dire qu’il s’agit tout à fait d’un processus normal. Mais ce qui devient problématique, c’est que cette planification de vie prend souvent des proportions si importantes qu’on délaisse notre soi véritable.

Le soi véritable, mais au fait qui est-il? C’est une question lorsqu’on s’y penche qui peut prendre des allures de monstre. Le monstre, c’est souvent la course du soi. Qui suis-je, que fais-je, ou vais-je? On intègre le concept de la performance à notre démarche du «je me suis retrouvé». On se paie des trips de voyage, on sort, on fait des choses que notre ego juge extraordinaire, on se planifie des vies exponentielles pour retrouver notre nous. Une course contre la montre, le temps que l'on juge souvent en notre défaveur. Mais est-ce la vraie façon de se retrouver? 

Être en action ne doit pas être vu comme un tort, mais remplir son agenda d’activités pour se retrouver n’est en aucun cas une façon de se reconnecter. J'ai d'ailleurs griffonné beaucoup trop d'agendas en spécial chez Jean Coutu. :)   

En fait, avant toute chose que l’on fait, avant tout élément que l’on intègre, chaque agissement et moment que l’on désire vivre, on doit être motivé par une démarche intérieure et non extérieure. Ce n’est pas l’urgence d’exister qui doit nous motiver, mais bien une démarche de se retrouver pour vivre des choses petites ou grandes qui doit nous motiver. Rendue là, la grandeur des choses n’a plus ou moins d’importance. Ça fait peut-être des photos Facebook, Instragram (name it) moins folles, mais rendu là «you don’t care».

Mais puiser au fond de soi n’a rien d’extraordinaire si on le regarde de l’extérieur. Ça n’a pas grand chose d’attrayant : c’est quand même long, ça se fait en solo et ça nous confronte à nos planifications de vie.

Parce que puiser au fond de soi, se reconnecter, ça fait bouger des choses, ça transforme, ça change notre regard sur le monde, sur le nous, sur nos intérêts que l’on jugeait parfois vraiment importants.    On peut se dire que ça fait un peu peur. 

Et c’est pourquoi on peut décider d’éviter ce genre de processus vraiment pas sexy. Parce que non, se reconnecter c’est plus ou moins «séduisant» au sens extérieur du terme. On va trouver en général un voyage à l’autre bout du monde beaucoup plus "charming" qu’une personne qui semble ne pas faire grand-chose dans l’action mais qui se développe de l’intérieur.

Alors avant de songer à votre prochain grand voyage à l’autre bout du monde pour vivre de grandes choses, pourquoi ne pas vous arrêtez deux secondes à vos motivations profondes. La destination sera peut-être totalement différente de ce que vous avez imaginé. Au fait, est-ce qu’il y aura une destination? Peut-être? Bon, je vous le souhaite quand même :)

Et n’est-ce pas ce qui est beau dans la vie, ne rien savoir, ne rien planifier, laisser parler notre nous véritable?